Art africain 2/ 2

 Listpartielle des cultures africaines (groupes culturels et sous-groupes), par ordre alphabétique

 

  • Culture anang, sous-groupe ibibio (Nigeria), masques.
  • Culture ashanti, achanti, asante (Ghana), statuettes, poupées Akua'mma78.
  • Culture bafo, fo (ouest du Cameroun), statuettes.
  • Culture baga (Guinée) / Guinée-Bissao), statuettes, masque d'épaule Nimba (déesse de la fécondité).
  • Culture balumbu, baloumbou, balumbo, balumbu, loumbou, lumbo, lumbu1 (sud et sud-ouest du Gabon), statuettes.
  • Culture bambara, bamana (Mali), statuettes fétiches, masques "ntomo" (multi-cornes ou multi-tresses), figurines en fer forgé, serrures de greniers et statues.
  • Culture bamiléké (Cameroun)
  • Culture bamoun, bamileke, mbalekeo, mileke (Cameroun), statuettes, masques.
  • Culture bangwa (Cameroun)
  • Culture bali (Cameroun)
  • Culture bakweri (Cameroun)
  • Culture baoulé (Côte d'Ivoire), statuettes fétiches, masques, frondes, métiers à tisser, volets de case.
  • Culture bassa (Liberia), statuettes, masques.
  • Culture bemba, awemba, ayemba, babemba, wabemba, wemba (Zambie / République démocratique du Congo), statuettes, masques.
  • Culture bete (sud-ouest Côte d'Ivoire), statuettes, masques.
  • Culture beti (Cameroun)
  • Culture bijago, anaki, bidjogo, Bissagà (Guinée-Bissau), statuettes, têtes d'animaux.
  • Culture biombo (République démocratique du Congo), masques.
  • Culture boa, ababoa (République démocratique du Congo), masques.
  • Culture bobo, bobo-fing, bobo-oulé, boua, bouaba (Burkina Faso / Mali), statuettes et têtes d'animaux, cimaises.
  • Culture boki (Nigeria), cimiers.
  • Culture boyo babuye, basikasingo, buye, wabuye (République démocratique du Congo), statuettes.
  • Culture diola sud du Sénégal (Casamance), masques à l'image du bœuf ("Ejumba" ou "Ejumbi"), masques "corne" et "gorguy"
  • Culture douala (Cameroun)
  • Culture chamba, camba, tchamba, washamba (Cameroun / Nigeria), statuettes.
  • Culture dan, geh, gio, grebo, wé, yacouba (Côte d'Ivoire, Liberia, Guinée), statuettes, cuillères, masques dit "moqueur" (Déanglé)
  • Culture djimini (Côte d'Ivoire), masques.
  • Culture dogon, habbe, kado, kibisi, tombo (Mali), statuettes fétiches, tabourets, échelles de grenier, portes.
  • Culture douma, adouma, badouma (Gabon, région de l'Ogooué), masques multicolores.
  • Culture dowayo du Cameroun, statuettes.
  • Culture ejaghem, ekoi (Nigeria / Cameroun), statuettes, têtes.
  • Culture eket, sous-groupe ibibio (Nigeria), statuettes.
  • Culture ewe, krepi, etc. (Togo / Ghana), statuettes.
  • Culture fang, mpangwe, pahouin, pamue (Gabon / Cameroum, Guinée équatoriale), byeri, reliquaires, armes de jet.
  • Culture fanti, agona (Ghana), statuettes.
  • Culture goma, homa (Ghana), statuettes.
  • Culture gouro, gwio, kweni, lo, lorube (Côte d'Ivoire), masques flali, gu, zamble, zauli ; masques à sept cornes79.
  • Culture gourounsi, grushi, jaman (Burkina Faso, Ghana), têtes.
  • Culture grebo, sous-groupe dan (Liberia), masques.
  • Culture guéré, sous-groupe wé
  • Culture hemba (République démocratique du Congo), statuettes, têtes.
  • Culture ibedji yorouba (Nigeria), statuettes fétiches, coupes.
  • Culture ibibio (Nigeria), têtes.
  • Culture ife (Nigeria), têtes de souverain, masques de bronze, reliefs.
  • Culture igbo (sud-ouest du Nigeria), statuettes, masques, têtes.
  • Culture idoma (Nigeria), statuettes, masques.
  • Culture ijo (Nigeria), statuettes.
  • Culture kirdi (Cameroun), boucliers.
  • Culture kissi (Guinée et Sierra Leone), statuettes.
  • Culture koma, mossi, lobi (Ghana), masques.
  • Culture kongo, bakongo, bashikongo, kakong (République démocratique du Congo / Angola / Congo-Brazzaville), statuettes
  • Culture konso (Éthiopie), Waka, stèles funéraires de bois sculpté.
  • Culture koro (Nigeria), statuettes féminines.
  • Culture kota, akota, bakota (est du Gabon), statuettes, reliquaires, armes de cérémonie.
  • Culture kouba, bakouba, bushongo (centre de la République démocratique du Congo), masques, têtes, tapisseries, appuie-nuques et cuillères sculptées.
  • Culture koulango, pakala (nord-ouest de la Côte d'Ivoire), statuettes.
  • Culture kouroumba, fulse (nord du Burkina Faso), têtes d'animaux.
  • Culture kusu, bakousou (sud-ouest de la République démocratique du Congo), statuettes.
  • Culture kwele, bakwele, bekwil, ebaa, kouele (Cameroun / Gabon / Congo-Brazzaville), masques ekuk, anthropomorphes dit "pibibuzé" et zoomorphes.
  • Culture kwese, masques.
  • Culture landoma, landouman (Guinée), masques d'animaux.
  • Culture lega, balega, rega, walega, warega (est de la République démocratique du Congo), statuettes, masques simples, janiformes ou tricéphales.
  • Culture lele, bashileele, bashilyeel, leele, shilele, sous-groupe kouba (République démocratique du Congo), masques.
  • Culture lengola, balengola, mbole, metoko, yela (République démocratique du Congo), statues.
  • Culture ligbi (Côte d'Ivoire et Ghana), masques kpelie et yangaleye
  • Culture lobi (Burkina Faso / Côte d'Ivoire / Ghana), statuettes fétiches, sculptures sacrificielles bicéphales.
  • Culture loma ou toma (Guinée / Liberia / Guinée-Bissau), masque minimaliste
  • Culture luba, balouba, kalouba, urouwa, walouba, waroua (sud-est de la République démocratique du Congo, Kasaï), statuettes, masques (masques kifwebe)80, peignes.
  • Culture lula (République démocratique du Congo), masques.
  • Culture luluwa, bashilange, bena lulua, bena luluwa, bena moyo, luluwa, shilange (République démocratique du Congo), statuettes, masques.
  • Culture lwalwa, balualua, balwalwa, lwalu (République démocratique du Congo / Angola), statuettes, masques.
  • Culture lwena, aluena, lovale, lurale, wena (République démocratique du Congo / Zambie), statuettes, masques, peignes.
  • Culture maasaï, masaï (Kenya / Tanzanie), lances.
  • Culture mahongwé, hongwe (Gabon), reliquaires.
  • Culture makondé (sud-est de la Tanzanie / nord-est du Mozambique), « masque de ventre » féminin porté par les danseurs masculins.
  • Culture malinké, wangara, wasulunka (Mali / Guinée / Côte d'Ivoire / Sénégal), masques.
  • Culture mama, katana (nord du Nigeria), têtes d'animaux.
  • Culture mambila, katana (Cameroun / Nigeria), statuettes.
  • Culture mangbetu, guruguru, mangutu, monbouttous, mongbutu, ngbetu (Cameroun / Nigeria), statuettes.
  • Culture mano (Liberia / sud de la Guinée), masques.
  • Culture marka, warka (Mali / Burkina Faso), sous-groupe Mandé, masques.
  • Culture mau (Côte d'Ivoire), sous-groupe Mandé, masques.
  • Culture mbagani (est de la République démocratique du Congo), sous-groupe Mpasu, statuettes, masques.
  • Culture mbete, ambete, mbede (République démocratique du Congo / est du Gabon), statuettes, vases.
  • Culture mbuun
  • Culture moba (Togo), statuettes.
  • Culture mossi (Burkina Faso)
  • Culture ndengese, bonkese, dekese, ndengese (République démocratique du Congo), statuettes.
  • Culture nkisi (République démocratique du Congo), statuettes fétiches à clous.
  • Culture nok (Nigeria), têtes.
  • Culture nyamwézi (Tanzanie)
  • Culture peul (Guinée, Guinée-Bissau, Sénégal, Gambie, Côte d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Cameroun, Niger, Tchad, Nigeria)
  • Culture punu (Nigeria, Gabon, Congo), masque Mukudji (cérémonie de l'Okuyi rite de passage)
  • Culture pygmée, pongos (pagnes d'écorces battue aux dessins compliqués, rythmés et fantasques).
  • Culture sawa (Cameroun)
  • Culture sénoufo (Côte d'Ivoire, Mali), statuettes fétiches, ses sièges, masques à double visage (N'Gambele)
  • Culture songye81 (République démocratique du Congo), statuettes fétiches, masques (kifwebe)80 et ses boucliers.
  • Culture toma ou loma (Guinée / Liberia / Guinée-Bissau), masque minimaliste
  • Culture toupouri (Cameroun)
  • Culture tschokwé ou jokwe, sous-groupe chokwe (Angola / République démocratique du Congo / Zambie), statuettes, masques, sièges, sceptres.
  • Culture tsogho (Gabon), masques.)
  • Culture turkana (Kenya)
  • Culture vili (république du CongoGabonrépublique démocratique du Congo, nord de l'Angola (Cabinda)); Nkisi-Nkondi.
  • Culture we, nguere wobo, kran (Côte d'Ivoire / Liberia), masques
  • Culture wolof, (principalement au Sénégal), masques semainiers
  • Culture yaka (Congo), frises de scarifications.

 

Musées et fondations[modifier | modifier le code]

 

En Afrique

 

 

Hors Afrique

 

 

Le marché[modifier | modifier le code]

 

Tout ce qui venait d'Afrique a longtemps été l'objet de curiosité, de la part des occidentaux. En sont témoins, au départ, les cabinets de curiosités, au xve siècle, puis les premiers musées d'ethnographie, fin xixe siècle. Le premier marchand à vendre l'art africain parmi d'autres œuvres d'art reconnues comme telles est Joseph Brummer dès 190982. Le premier musée d'art à exposer des objets africains est le Folkwangmuseum à Hagen, à l'initiative de Karl Ernst Osthaus en 1912, en suivant les préceptes du Gesamtkunstwerk83 et après avoir justement effectué ses premiers achats auprès de Joseph Brummer. C'est aussi en 1912 que la Maison Brummer achète à la plus grande société spécialisée dans le commerce des objets destinés aux amateurs de curiosités et aux musées d'ethnologie ; le lot, identifié comme représentant de manière satisfaisante un groupe culturel, est vendu par cette société au marchand d'art, lequel traite alors chaque pièce isolément. Chaque objet est photographié sous son meilleur angle et vendu séparément. Cette stratégie commerciale permet de dégager de larges bénéfices, avec un mouvement de bascule notable : les objets jusqu'alors considérés comme purement ethnographiques (vendus à un prix global, modeste) sont vendus comme œuvres d'art (à un prix très nettement plus élevé)84. Par ailleurs, l'objet n'est plus considéré comme représentatif d'un fait de société, mais sous l'angle de qualités esthétiques qui lui sont propres.

 

Les musées des beaux arts ayant longtemps négligé l'art africain85, la plupart des chefs-d'œuvre sont entre les mains de collectionneurs privés et de marchands, dont certains ont réalisé depuis les années 1980 de véritables fortunes.

 

La cote[modifier | modifier le code]

 

 

Dans les années 1950, on pouvait trouver de nombreux objets au prix de 10 francs sur les marchés aux puces d'Europe. Les premiers objets à prendre de la valeur furent ceux du Bénin car ils étaient en bronze, puis vint la mode des objets à patine noire de Côte d'Ivoire, et ceux des Bakota du Gabon plaqués de cuivre et de laiton. Les grandes statues valaient plus cher que les petites, alors que le plus souvent en Afrique, si elles sont petites c'est pour pouvoir les cacher plus facilement car elles ont une importance particulière.

 

En 1983, un marchand parisien, Jean-Michel Huguenin, fait découvrir les sièges Sénoufo. En 1985, un autre marchand parisien, Réginald Groux, découvre les échelles de greniers Dogon — provenant de la falaise de Bandiagara — et Lobi dans la région de Mopti (Mali). Il acquiert un premier lot de cinquante, leur fait ajouter un socle et les vend dans sa galerie en faisant un joli profit. Au total il vendra plus de deux cents de ces objets bicentenaires. En 1990, un autre marchand parisien, Maine Durieux, fait découvrir les fers forgés des Bambaras (figurines de 10 cm). Toutefois, si certains objets atteignent depuis quelques années des cotes importantes pour des raisons largement spéculatives, la plupart restent à un prix très abordable (quelques dizaines ou centaines d'euros), même lorsqu'ils sont anciens.

 

Plusieurs raisons expliquent le coût très élevé des authentiques œuvres traditionnelles sacrées d'Afrique : d'une part la nature de leur esthétique d'art premier unique et hors-classe au regard de tous les autres concepts au travers de l'histoire de l'art, et d'autre part leur mode de conservation et l’environnement parfois très hostile dans lequel elles ont survécu alors que ces conditions n'auraient normalement pas permis aux œuvres de traverser les siècles. La destruction des masques et autres objets entourant le rituel a contribué à l'extrême rareté de ces œuvres traditionnelles ou sacrées de l'art africain sacré, les objets ayant très souvent été détruits par le feu une fois utilisés. La raréfaction s'est accrue en raison des conversions au monothéisme des peuples du continent africain, qu'il s'agisse de l’Islam ou de l’arrivée des missionnaires chrétiens en Afrique, ces conversions allant souvent conduire à la destruction quasi totale et définitive des fétiches rituels des temps passés. Cette extrême rareté et originalité font des œuvres rescapées de véritables trésors miraculeux de l'histoire humaine et notamment de sa croissance spirituelle et poétique. Un marché parallèle de faussaires a plusieurs fois vu le jour mais les acheteurs sont de mieux en mieux renseignés contre les contrefaçons et font procéder à des expertises préalables aux achats afin de vérifier qu'il s'agit d’œuvres authentiques, les plus rares découvertes appartenant actuellement à des musées.

 

Mis en page le 15  novembre 2021