iographie[modifier | modifier le code]

La biographie de Pieter Brueghel l'Ancien est extrêmement lacunaire et en l’absence de sources écrites, les historiens en sont souvent réduits aux hypothèses. Le lieu et la date de sa naissance se prêtent à beaucoup de conjectures, tout comme l'orthographe de son nomn 3,n 4.

Naissance[modifier | modifier le code]

Grâce à la date de sa mort en 1569 « dans la fleur de l'âge » (« medio aetatis flore »), soit entre 35 et 45 ans, et celle de son admission comme maître dans les liggeren (« registres ») de la Guilde de Saint-Luc à Anvers (en 15513), soit habituellement entre 21 et 25 ans4, on peut situer la date de naissance de Brueghel entre 1525 et 1530, ce qui en fait un contemporain de Charles Quint et de son successeur Philippe II d'Espagne.

Selon Carel van Mander (1548-1606), Pieter serait né « non loin de Breda, dans un village qu'on appelait naguère Bruegel, nom qu'il conserva pour lui-même et pour ses descendants »5,n 5Dominique Lampson (1532-1599) évoque lui Pietro Brueghel di Breda vers 1564, nom que reprennent Lodovico Guicciardini en 15676,7 et Giorgio Vasari en 15688.

Or, il y eut deux villages ayant porté le nom de Brueghel (ou Brogel) : l'un situé dans le Brabant du Nord, à environ 55 km de l'actuelle ville hollandaise de Bréda, l'autre — qui était double et dénommé Grote (Grand) Brogel et Kleine (Petit) Brogel — situé dans l'actuel Limbourg belge et appartenait à l'époque à la principauté de Liège9. Divers biographes et historiens ont par la suite établi que Grote-Brogel était à environ 5 km de la ville de Brée10 (Brée s'écrivait à l'origine Breda avant de devenir Brea).

La question du lieu exact de naissance de Brueghel l'Ancien n'est donc pas résolue à ce jour, même si la proximité entre Grote-Brogel et Bree a les faveurs de plusieurs historiens11, que Brueghel soit un toponyme ou un patronyme à part entière.

Carrière[modifier | modifier le code]

Toujours selon van Mander12, il fut l'élève de Pieter Coecke van Aelst, artiste cultivé, doyen de la guilde des artistes, à la fois peintre et architecte. En 1552, il fait un voyage en Italie, résidant à Rome où il a pu travailler avec le miniaturiste Giulio ClovioLe Port de Naples, le décor de La Chute d'Icare et du Suicide de Saül ainsi que quelques dessins témoignent de son périple. Il est vraisemblable que Brueghel ait prolongé son voyage plus au Sud. À l'arrière plan du Combat naval dans le détroit de Messine, certains ont reconnu le village de Reggio di Calabria, face à la Sicile13.

Entre 1555 et 1563, il est établi à Anvers et travaille pour l'éditeur Jérôme Cock, réalisant des dessins préliminaires pour des séries d'estampes.

À Anvers, il fréquente un cercle d'artistes et d'érudits humanistes, notamment le mécène Niclaes Jonghelinck qui possédait seize de ses œuvres. Il fut aussi l'ami du cartographe Abraham Ortelius qui écrivit quelques lignes émouvantes à sa mémoire14. Mais sa vie sociale déborde largement de ce milieu intellectuel. Il fréquente volontiers les noces paysannes auxquelles il se fait inviter comme « parent ou compatriote » des époux.

En 1562, à la demande de sa future belle-mèren 6, il s'installe à Bruxelles dans le quartier des Marolles au 132, rue Haute, dans une maison à pignons à gradins de style médiéval flamand typique du xvie siècle. C'est à l'église Notre-Dame de la Chapelle qu'il épouse en 1563 Mayken Coecke, fille de son maître Pieter Coecke van Aelst et de Mayken Verhulst. Une étude de l'archiviste Jean Bastiaensens15 montre que le peintre résidait rue des Bogards16 en face du couvent éponyme. À l'époque de la Réforme, les Calvinistes se réunirent en 1579 en la maison appelée "Schavershuyse", située en face de l'église des Bogards. Trois maisons classées de la rue de la Gouttière donnent une idée du bâtis de l’époque. Un vestige de la chapelle construite en 1718 se trouve insérée dans les bâtiments de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. La rue des Bogards relevait de la paroisse de l'église Notre-Dame de la Chapelle.

En 1564 naît le premier de ses fils, Pieter Brueghel le Jeune, dit Bruegel d'Enfer. La situation politique et religieuse en Flandres se dégrade. En 1567 le duc d'Albe entreprend une campagne de répression sanglante contre les rebelles, et c'est l'année même de l'exécution des comtes d'Egmont et de Horn que naît en 1568 son second fils, Jan Brueghel l'Ancien, dit Brueghel de Velours. Il semble certain que Pieter Brueghel l'Ancien ait reçu la protection du gouverneur des Pays-Bas espagnolsAntoine Perrenot de Granvelle, collectionneur de ses œuvres.

 
La Prédication de Saint Jean-Baptiste (1566).

On ignore presque tout de la personnalité de Brueghel, en dehors de ces quelques lignes de Carel van Mander :

Van Mander narre quelques anecdotes, plutôt fantaisistes, comme ses intrusions dans les mariages avec son ami Hans Frankaert, joaillier à Anvers :

 
Épitaphe de Pieter Bruegel dans l'église Notre-Dame de la Chapelle.

Brueghel meurt en 1569 et est enseveli dans l'église Notre-Dame de la Chapelle à Bruxelles.

On retrouve son effigie dans Les Effigies des peintres célèbres des Pays-Bas de Dominique Lampson. Ce portrait du peintre, attribué au graveur Johannes Wierix, est publié avec un poème de Lampsonius en 1572.

Descendance[modifier | modifier le code]

L'art de Brueghel[modifier | modifier le code]

Les peintures[modifier | modifier le code]

La peinture de Brueghel est généralement présentée en trois périodes :

  • les premières compositions qui fourmillent de personnages pris sur le vif ;
  • le cycle des Mois qui raconte la marche du monde selon les lois de la Nature ;
  • les derniers tableaux où quelques grands personnages se détachent d'un paysage qui n'est plus qu'un fond.

Le peintre est en rupture avec ses prédécesseurs comme avec le goût italien de ce xvie siècle. En faisant la jonction entre le Moyen Âge et la Renaissance, il dépasse l'art des Primitifs flamands et s'affranchit de celui des Italiens ; l'unité de ses compositions, son talent narratif et son intérêt pour les « genres mineurs » en font un artiste inclassable dans l'histoire de l'art.

Certains historiens se sont attachés à établir un lien entre Jérôme Bosch et Bruegel, unis par une tradition figurative. Bosch représente la fin du Moyen Âge, il est le dernier « primitif » et Bruegel commence un nouveau siècle, une ère moderne qui s'ouvre à la découverte de l'homme et du monde.

Cependant, l'œuvre de Bosch veut inspirer une terreur dévote, totalement absente de celle de Bruegel. Pour l'un, le monde n'est qu'un « rêve de Dieu » ou une tromperie du Diable ; la Nature est une tentation nuisible. Pour l'autre, l'action humaine prend au contraire toute sa valeur : joies ou défis au destin, l'homme doit tenter l'aventure malgré les menaces.

Contrairement aux peintres de la Renaissance, Bruegel n'a pas représenté de nu et ne s'est que fort peu intéressé au portrait. Ses personnages ronds sont très éloignés de la glorification des corps bien proportionnés. Dans ses tableaux dominés par la vie populaire, le peintre montre des paysans tels qu'ils sont dans leurs activités et divertissements. Pour la première fois dans l'histoire de la peinture, la classe rurale est humanisée dans une vision objective. Les têtes s'alignent et l'on sent l'artiste sensible aux émotions et aux faiblesses.

La fin du Concile de Trente signe un moment de transitions et de transformations importantes pour le monde catholique : les textes sacrés sont traduits en langue vulgaire et chacun peut les comprendre. Un tel changement aura des conséquences diverses, et en Hollande cela poussera les peintres à représenter les scènes religieuses avec la même simplicité et accessibilité avec lesquelles les textes peuvent désormais être lus. C'est pourquoi Bruegel crée des peintures dont la simplicité du dessin des personnages (par exemple dans son tableau Le dénombrement de Bethléem) met en avant la fonction explicative et expressive de la toile au détriment de l'habilité de dessinateur du peintre (que nous lui connaissons à son autoportrait putatif1). Dans sa recherche entre rêve et réalité, il fait du monde paysan sa principale source d'inspiration : sa peinture lui vient du monde de la vie quotidienne, du travail, de la folie, de la sagesse populaire et de ses proverbes17.

Même les scènes bibliques de Bruegel se situent pour la plupart dans un village et la description de la place publique qui fourmille de monde prend plus de place que le thème (voir le Dénombrement de Bethléem). Au xvie siècle, en effet, la rue et la place étaient des lieux de rendez-vous et de divertissements : jeux d'hiver, carnaval, procession et kermesse, danses ou rites campagnards, tout était prétexte aux réjouissances et le peintre a su raconter ces rassemblements que Philippe II, d'ailleurs, voudra interdire.

Dans la série Les Mois qui montre l’union profonde des êtres vivants soumis aux cycles naturels, s'exprime la conception stoïcienne selon laquelle le monde est une construction bien ordonnée dans laquelle l'homme occupe une place précise et accepte son destin. En revanche, dans d'autres toiles, Bruegel semble craindre l'orgueil et la rébellion de l'homme contre l'ordre de la création (c'est Nemrod et sa folle entreprise, Icare et son rêve ou encore la punition des Anges rebelles). La joie peut cohabiter avec le danger si l'homme se soumet à la fatalité et s'intègre dans la symphonie des éléments naturels.

Cette idée de la nature l'a fait s'intéresser à l'alchimie. D'où L'Alchimiste (1558 ?)18.

Sont répertoriés aujourd'hui une cinquantaine de tableaux comme étant de sa main, dont douze se trouvent au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Un grand nombre d'œuvres ont été perdues, et certains tableaux jadis attribués à Bruegel l'Ancien se sont avérés être des copies plus tardives réalisées par ses fils ou par d'autres artistes.

Les dessins[modifier | modifier le code]

 
L'Été, 1568, (22 × 28,6 cm) Hambourg.

À l'aube du xxie siècle, il subsiste peu de dessins de la main de Bruegel l'Ancien, beaucoup ayant été réattribués à d'autres artistes, principalement par l'étude des filigranes et des monogrammes du papier, qui vont démontrer la postériorité des dessins.

À Roelandt Savery (1576 - 1639) ont été attribués les célèbres dessins Naer't leven – sur le vif – et plusieurs Grands Paysages semblent bien être de la main de son frère aîné Jacob Savery (vers 1565 - 1603). Des artistes encore anonymes appelés « le Maître des paysages de montagne »19 – qui pourrait être Roelandt Savery ou Jacob Savery20 –, « le Maître des petits paysages »21 – qui pourrait être Joos van Liere22 ou encore Cornelis Cort23 –, mais aussi Jérôme BoschPieter Balten, la famille Coecke, les propres fils de Brueghel – Pieter et Jan – ou encore son entourage, se partagent la paternité d'autres compositions, paysages, personnages et scènes champêtres. Il semble aussi que le grand succès des compositions de Bruegel l'Ancien ait attiré les faussaires20.

Le dernier catalogue raisonné des dessins de Pieter Bruegel l'Ancien24 décrit 61 dessins autographes et six connus par une copie. Sur ces 67 items, trente-cinq sont achevés dans le but d'être gravés. Quatre-vingt-quatre gravures ont été publiées, sans compter celles d'après peinture ou posthume. Il manque donc au moins quarante-neuf dessins25.

Les gravures[modifier | modifier le code]

 
Le Printemps, 1565.

L'œuvre gravé de Brueghel l'Ancien approche la centaine selon le spécialiste Louis Lebeer.

Dès 1556, on trouve le nom de Brueghel associé à celui de l'éditeur Jérôme Cock à l'enseigne Aux quatre vents. Il dessine des planches satiriques comme Les gros poissons mangent les petits. L'année suivante sort la série des Sept Péchés capitaux, suivie en 1558 des Sept Vertus26.

La Chasse au lapin sauvage – réalisé en 1560 – est la seule gravure que Brueghel l'Ancien va exécuter lui-même, et qui sera publiée par Jérôme Cock. Le dessin original est connu27. Longtemps considéré comme une copie, il a été récemment réattribué au maître28. Il pourrait illustrer le vieux proverbe « courir deux lièvres à la fois »29. Par les effets de lumière et l'atmosphère, il préfigure déjà les deux grands tableaux Chasseurs dans la neige et Le Retour de la harde30 où le caractère diurne et saisonnier joue un grand rôle29.

Brueghel est également l’inventor d'un grand nombre de gravures exécutées par d'autres artistes et publiées chez Jérôme Cock31 : La Cuisine maigre et la Cuisine grasse, gravée par Pieter van Der Heyden en 1563. Comme celles de Jérôme Bosch, ses œuvres continueront à être gravées après sa mort.

  • Suite de Douze grands paysages (1555-1556)
  • Suite de Douze proverbes flamands (vers 1568), d'après Pieter Bruegel, gravés par Johannes Wierix
  • La suite des Vaisseaux de merFrans Huys (Anvers, 1522 - 1562) vers 1561-156232.
  • Le Printemps et L'Été par Pieter van Der Heyden (Anvers , 1570 (les dessins préliminaires des deux autres saisons sont dus à Hans Bol).

Fortune critique[modifier | modifier le code]

Carel van Mander[modifier | modifier le code]

 
Portrait de Carel van Mander à l'âge de 56 ans, (1604).

Toutes les recherches relatives à la vie, aux activités, à la personnalité, à l'esprit et à l'œuvre de Pierre Brueghel l'Ancien, tendent à compléter, à préciser sinon à corriger ce que, le premier, Carel Van Mander relata à leur sujet dans son Livre des Peintres (Het Schilder-Boeck) dont la première édition, publiée à Harlem, date de 1604. C'est sous l'en-tête « Pierre Bruegel, de Bruegel », qu'il écrit ce qui suit12 :

Abraham Ortelius[modifier | modifier le code]

Les témoignages des contemporains, notamment dans le milieu de l'art et de l'édition anversois, montrent que Brueghel avait de nombreux amis et admirateurs. Le cartographe flamand Abraham Ortelius lui rend hommage dans son Album amicorum33 :

Francesco Guicciardini[modifier | modifier le code]

Francesco Guicciardini, érudit italien installé à Anvers, le cite dans sa Descrittione de' Paesi Bassi34 (« Description des Pays-Bas»), parue chez Christophe Plantin en 1567 :

Brueghel a acquis une notoriété suffisante pour être mentionné par Giorgio Vasari qui lui consacre cette mention dans ses Vite :

Dominique Lampson[modifier | modifier le code]

 
Portrait gravé de Lampsonius par ? vers 1585.

Dominique Lampson35 — également connu sous le nom de Lampsonius — qui travaille pour le même éditeur que Brueghel, Jérôme Cock, et connaît les écrits de Guiccardini, en fait ce panégyrique et adresse à Pierre Breughel les vers suivants :

« Est-ce un autre Jérôme Bos,
Qui nous retrace les vives conceptions de son maître,
Qui, d'un pinceau adroit, fidèlement nous rend son style,
Et même, en le faisant, encore le surpasse ?
Tu t'élèves, Pierre, lorsque par ton art fécond,
À la manière de ton vieux maître tu traces les choses plaisantes.
Bien faites pour faire rire ; avec lui tu mérites
D'être loué à l'égal des plus grands artistes. »

Dirck Volkertszoon Coornhert[modifier | modifier le code]

Le témoignage de Dirck Volkertszoon Coornhert, graveur lui-même, montre l'estime dans laquelle le peintre était tenu par ses collègues. Coornhert décrit ici son plaisir devant La Mort de la Vierge36 dans une lettre à Ortelius datée du 15 juillet 157837 :

Giovanni Paolo Lomazzo[modifier | modifier le code]

Le peintre Giovanni Paolo Lomazzo, considéré comme un des pionniers de l'histoire de l'art, cite Brueghel avec admiration38 :

Michel de Ghelderode[modifier | modifier le code]

L'auteur bruxellois du xxe siècle Michel de Ghelderode a éprouvé durant sa vie une grande admiration des tableaux de Brueghel, qu'il cite d'ailleurs souvent dans ses œuvres, comme Les Aveugles, inspirée par le tableau La Parabole des Aveugles.

Dans la pièce La Balade du Grand Macabre, pièce dont l'atmosphère et les personnages ne sont pas sans rappeler Le Combat de Carnaval et Carême et Le Triomphe de la Mort. Le pays où se déroule l'histoire est lui-même nommé « Brueghellande », référence directe à l'artiste.

Autres[modifier | modifier le code]

Le nom du peintre figure ensuite dans diverses anthologies de la peinture :

P. A. Orlandi, Abecedario pittorico, 1719 :

J.-B. Descamps, La Vie des peintres flamands, 1753 :

Josuah Reynolds, Journey to Flanders and Holland, 1797 :

L'entourage, les suiveurs et les copistes[modifier | modifier le code]

 
Cornelis van DalemPaysage avec une métairie, 1564. Munich, Alte Pinakothek.

L'engouement pour Brueghel l'Ancien culmine aux alentours de 1600. En 1594, lorsqu'il fait sa joyeuse entrée à Anvers, l'archiduc Ernest d'Autriche se voit offrir une série de tableaux du maître représentant les mois de l'année, un cadeau de prestige assurément39. En 1609, son fils Jan Brueghel l'Ancien écrit au cardinal Federico Borromeoarchevêque de Milan et créateur de la Bibliothèque Ambrosienne, qu'il n'est pas en mesure de lui procurer des tableaux de son père, à l'exception de celui qu'il possède lui-même, le Christ et la Femme adultère. Cette situation résulte, explique-t-il de ce que l'empereur a offert les prix les plus élevés pour acquérir toutes les œuvres de Brueghel40.

Un tel contexte est favorable à la prolifération des copies, pastiches et contrefaçons41. Et en effet, c'est alors que voient le jour de nombreux dessins à la plume, qu'un « Maître des petits paysages » a manifestement réalisés dans le style de Brueghel. Il en est ainsi d'un groupe de 25 dessins, portant la signature de Bruegel et daté de 1559-1562. On sait aujourd'hui qu'ils ont été exécutés à la fin du xvie siècle, probablement par Jacob Savery ou encore Cornelis Cort23, et peut-être dans un but frauduleux42. La même hypothèse doit être envisagée pour les célèbres Paysages de montagne, ou Vues des Alpes, longtemps considérés comme des chefs-d'œuvre de Bruegel. En réalité la plupart de ces dessins ont été exécutés à la fin du xvie siècle43.

Postérité[modifier | modifier le code]

Dans les arts[modifier | modifier le code]

Astronomie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1.  Les historiens se partagent entre Bréda (Duché de BrabantSaint-Empire romain germanique ; dans l'actuel Brabant-Septentrional) et Bree (Breda en latin, principauté de Liège ; dans l'actuel Limbourg) ; ou Breugel (également du Duché de Brabant, Saint-Empire romain germanique ; et dans l'actuel Brabant-Septentrional).
  2.  Le nom possède différentes orthographes : Bruegel, comme Pieter l'Ancien signait son nom depuis 1559 ; Brueghel, qu'utiliseraient tous les autres membres de sa famille, y compris tous ses descendants et continuateurs ; Breughel; ou encore Brueghels (voir plus bas). Par souci d'homogénéité, la graphie la plus répandue (avec « h ») a été retenue comme titre de l'article. D'autres noms vernaculaires circulaient comme : Boeren-BruegelVieze Bruegel et Piet ou Peer den Drol.
  3.  « C'est donc ainsi que cela se passe pour le projet « Breughel » et, à propos, Walter ne serait pas mécontent qu'on s'entende un peu sur l'orthographe, car messieurs les connaisseurs proposent Breugel ou Bruegel, ou encore Brueghel ou Breughel. Si déjà nous ne tombons pas d'accord là-dessus, messieurs, qu'est-ce que ça promet pour l'avenir de ce film, je vous le demande ! », dans Hugo ClausBelladonna, éditions de Fallois, Paris, 1995.
  4.  Dans la 1re édition du Schilder-Boeck de Carel Van Mander, le nom de l'artiste est toujours orthographié Brueghel. Dans la 2e édition de 1618, c'est l'orthographe Breughel qui est adoptée, sauf trois fois. En fait, jusque vers 1557-1558, le prétendu élève de Pieter Coecke van Aelst, signa ses dessins et estampes Brueghel, en caractères cursifs, et à partir de cette époque Bruegel en capitales romaines. Seuls ses fils ont adopté à côté d'autres, l'orthographe Breughel. Aussi bien convient-il de tenir la forme Bruegel pour celle que, pour des raisons ignorées jusqu'à présent, le peintre choisit finalement lui-même pour signer, entre autres, ses dessins et estampes. On ne peut invoquer l'irrégularité avec laquelle on orthographiait phonétiquement les noms dans les anciens documents, pour ne point tenir compte des deux façons dont Bruegel écrivit son nom, puisque jusqu'en 1557-1558, il écrivit lui-même d'une façon constante son nom Brueghel pour ne plus l'écrire que Bruegel par après (Lebeer, ibidem, 1991).
  5.  Mander affirme que Brueghel l'Ancien aurait fait sien le nom de son village d'origine pour le transmettre, ensuite, à ses descendants. Or, il est de fait que depuis le xive siècle existaient déjà des noms de famille. Ensuite, il ne faut pas ignorer l'étude que consacra Alphonse Wauters à la famille Breughel (Société d'archéologie de Bruxelles, 1888, p. 7-79) dans laquelle le savant archiviste prouva, documents à l'appui, qu'à l'époque du peintre, vivait à Bruxelles un professeur en médecine, nommé, lui aussi, maître Pierre (meester Peetren) Bruegelio ; qu'en outre un conseiller de la ville, nommé Guillaume Van Breughel, né à Oirschot, non loin de Bois-le-Duc, entra en fonction à Bruxelles en 1572 et y mourut le 9 juin 1609, âgé de 65 ans. Le nom de famille Bruegel - Breughel, existait donc déjà. Max Friedländer (Max Friedländer XVI, p. 1) a fait remarquer d'autre part que le génitif Peeter Brueghels adopté pour l'inscription, en 1551, de Brueghel aux Liggeren (Registres de la corporation des peintres d'Anvers) se rapporte à son ascendance plutôt qu'à son lieu d'origine. Comme c'est régulièrement le cas, il faudrait donc lire : « fils de Brueghel » et non « natif de Brueghel ». F. Grossman (p. 11) écrit que cette question est d'un intérêt plus qu'académique car si l'on rejette l'assertion de Carel Van Mander selon laquelle Bruegel serait originaire du village du même nom, seuls resteraient les sujets de quelques tableaux pour entretenir ce qu'il y a lieu d'appeler la légende du Bruegel-le-paysan, du Boeren-Bruegel.
  6.  « Aussi longtemps qu'il habita à Anvers, il vécut avec une servante qu'il aurait souhaité marier si ce n'avait été que de sa malheureuse propension au mensonge, ce qui répugnait à son amour de la vérité. Il passa une entente avec elle selon laquelle il ferait une encoche sur une perche de bois à chaque fois qu'il la surprendrait à mentir. Il choisit un bâton assez long, et il la prévint que si le bâton devait être couvert d'entailles, il reviendrait sur sa décision de la demander en mariage. Ce qui advint après peu de temps. Sur ces entrefaites, la veuve de Pieter Cock avait finalement choisi de s'installer à Bruxelles, et il tomba amoureux de la fille de son défunt maître. Il l'avait souvent prise dans ses bras alors qu'elle était jeune. Il décida de la marier, et se rendant à la requête de sa belle-mère, quitta Anvers et prit résidence à Bruxelles, de façon à s'éloigner et oublier cette fille avec laquelle il avait entretenu précédemment une relation amoureuse. » Carel Van Mander cité dans Schilder-Boeck

 

Mis en page le 11 novembre 2021